LA SEMPITERNELLE PAGE BLANCHE
L’hiver est installé et perdure, et ce n’ést pas encore demain que la grenouille montera à l’échelle pour annoncer le beau temps.
Je dois écrire sans faute pour le 13, nous sommes déjà le 23, dix jours de retard .
De surcroit les touches de mon clavier font des leurs ; les majuscules s’inversent en minuscules.
La bérézina dans ma tête , je n’ai pas la frite
D’autant plus que dans mon texte il faut que j’incorpore un mot barbare, anaphore.
Sur le coup j’ai pensé qu’il s’agissait d’une fleur, cela m’aurait remonté, le moral.
Non, c’est un style litteraire, la répétition en début de phrase d’un mot.
Tiens-tiens, une idée pour mes futurs textes.
Dans mon crâne un peu fêlé, une véritable cavalcade de mots se bouscule, mais il n’y en a aucun qui ne veuille s’accoquiner avec le suivant, tant et si bien que j’écris en charabia.
Mes doigts sont gourds, à cause du froid car EDF a coupé le chauffage, -en effet je bénéficie d’un tarif spécial EJP mais en période de froid intense sur un certain nombre de jours dans l'année , je dois reduire ma consommation et de ce fait ne peux faire fonctionner mes radiateurs car cela me ruinerait.
Encore bien heureux que j’ai pû engranger un stock de bois.
C'est du chêne à l’écorce exhalant l’odeur de la mousse , mais il faut alimenter la cheminée....
En plus de cela, en prévision de la froidure, je suis affublée d'une vieille salopette fabricotée en grosse laine, mais ses bretelles devenues lanières , sont flasques depuis le temps que je la met, et sans cesse elles tombent. Comme savent si bien le faire celles des vieux soutiens-gorge de mémés.
Et cela participe de mon agacement., et ne revigore pas mes neurones
Je prends 5 minutes pour me faire un bon thé chinois, sur un plateau, près de mon ordi. J’ai tout ce qu’il faut, thé théière, passoire et verre ainsi que bouilloire électrique. Cela m’évite de me déplacer. A mon age j'économise mes articulations.
Je me remets au travail, mais hélas, je reste devant la sempiternelle page blanche.
Qu'à cela ne tienne, je vais raconter mes malheurs à Ghislaine, sûr et certain, elle va me consoler