le chalet
L’aïeul aimait les longues promenades.
Dès potron-minet il chaussait ses pataugas et arpentait la garrigue.
Il était de retour vers le mitan de la journée.
Depuis sa terrasse ombragée, une fierté vindicative le faisait t’empester lorsqu’il lorgnait sur la plage attenante ses petits-enfants.
Ces galapiats étaient affalés, étendus, flasques et mollassons, sur d’immenses serviettes de bain décorées d’hippocampes venus du fond de l’océan.
Malgré tout, tandis que la nuit tombait, il leur préparait la collation du soir ; ils pourraient ainsi, comme d’habitude, être en forme pour s’en aller sur la piste de danse de la ginguette du village.
Seul alors, hostile et déçu par leur inertie mollassonne, il songeât qu’il allait vendre la maison de vacances.
L’été prochain, il louera un chalet dans les Alpes, où il pourra marcher au grand air.
S’ils voulaient le suivre, ce sera pour eux, enfin, d’une manière autonome et indépendante.
Ils auront pris enfin la décision de se remuer !