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JAK mélimelo la jarjille
19 mai 2020

Autres temps autres mœurs

 


https://maviesoenienne.wordpress.com

consignes  Soène en mai avec la lettre D :

Dent de Lion et Dîner

baraban

 

Lorsque j’étais grabotte *, dans la campagne profonde des années 40, le dîner chez nous c’était vers midi.

Il est plus élégant de dire déjeuner pour le repas de la mi-journée. Mais étymologiquement je ne suis pas d’accord. 

Dans le  fin-fond  de notre  contrée, au  printemps, pour donc, diner  à midi, souvent nous mangions des Dents De Lion

Le jour des  barabans *  un rituel  se déroulait à la maison.

Les pissenlits, que notre mère avait ramassés dans des champs non pollués, après avoir été équeutés,  débarrassés de leur terre, lavés à grand eau de source,   étaient mis dans un  robuste saladier en grès

Et pendant qu’ils prenaient le chaud  à four très doux, notre père coupait en petit bouts des lardons qu’il faisait revenir doucement à la poêle

Lorsque le moment crucial arrivait, notre mère posait religieusement le saladier sur la  table, notre père y  jetait promptement les lardons brûlants, sans omettre un goutte de  leur jus .

Les ingrédients  étaient mélangés à la vitesse grand V, et  alors chaque convive, armé de sa fourchette piquait dans l’énaurme saladier, pour en retirer une grande  fourchetée , mise en bouche rapidement, à peine mastiquée, car les gourmands à l’attaque étaient sans pitié, et ne partageaient  pas. Malheur à vous si vous n’étiez pas assez prompts, vous restiez sur votre faim.

Ma soeur et moi-même rusions, et laissions tomber quelques brins, une réserve que nous mangions ensuite, mais qui n’avait pas la même saveur, car refroidie.

Bien sûr en famille on ne craignait pas de mélanger nos  microbes, et ce rituel nous affranchissait des manières mondaines de la ville.

C’était une partie de rigolade grandiosement gastronomique.

 

Puis suivait une bonne râpée *

Et le repas se terminait toujours par un pâté *

Nous étions alors benaises *

Nous n’étions pas une famille de  pichorgnes*

Chez nous l’appétit allait bon train.

 

 

*grabotte  grabot enfant parlé gaga

*Baraban en patois lyonnais ou stéphanois pissenlits ou dent de lion

*râpée galette de pommes de terre râpées, avec des œufs, de la farine (parfois de l’ail),

*Pâté (aux pommes) nom en  parlé gaga du chausson aux pommes

*benaise : ventre plein

*pichorgne personne  qui n’a pas bon appétit.

 

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Commentaires
A
mince! quel beau tableau :-)<br /> <br /> je peux le VOIR, c'est formidable!
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M
Ah oui avec lardons chaud pommes de terre tièdes et vinaigrette froide,bien dépurative la salade de pissenlit. Un souvenir d'enfance et les mots de patois jurassien de mon père,alors... même devenu parisien assez tôt puis breton d'adoption son passé montagnard lui collait à la peau et me revient parfois en boomerang.<br /> <br /> J'ai aimé ton partage du terroir
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F
Un bon souvenir d'agapes familiales savoureuses et sans chichis, qui permet d'apprendre un peu de parlé lyonnais en prime. Merci ! Et oui ce que dit le Littré pour le dîner, le Larousse ne le contredira pas. Bon week-end.
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J
Merci pour ces souvenirs d'enfance que tu partages . Je découvre ce parler imagé de chez toi . Quant aux pissenlits eh oui maintenant nous serions tous intoxiqués en les ramassant , un temps malheureusement révolu <br /> <br /> Bon jeudi <br /> <br /> Bises
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C
Bonjour <br /> <br /> superbes texte merci pour ce partage bise raymonde
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