Déjà au 13°siècle ...les fak new
Les contes, Légendes, Mythes parle à nos coeurs Il y en en à certainement par chez vous.....
Enfant, je me souviens, ma grand-mère adorait faire pousser l’adrénaline dans ma tête, pleine déjà de rêveries.
Elle me racontait des légendes hérissant mes cheveux, qui à l’époque étaient déjà raides et très fins. Il fallait qu’il y eu bien d’horreur dans ces récits pour les tenir ainsi tout droits, comme gominés!
Les soirs d’orage, près de la cheminée où des flammes diaboliques s’activaient en folles flammèches prêtes à me sauter dessus, elle sussurait :
Viens ma Jacotte je vais te raconter une l’histoire telle que ma propre mère me l’a relatée.
Je me blottissais dans ses bras, pensant être à l’abri…
Mais…
Je me souviens bien de l’une d’entre elle :
L’histoire de la dame du Jarez,
Cette histoire d’ogresse m’intriguait fort.
Béatrice , une chatelaine, épouse du seigneur local de st St Chamond, Gaudemar III avait acquis une réputation de mangeuse d’enfants
Tout avait commencé lorsqu’elle perdit son mari, parti aux croisades, qui mourant, lui apparut et lui dicta ses dernières volontés.
Elle fit alors construire une Chapelle où les armoiries et l’épée de son mari furent exposées.
Beatrice très pieuse venait y prier tous les jours
Son fils trop jeune, c’est elle qui prit la charge de la seigneurie. C’est ainsi qu’elle s’attira de nombreux ennemis, ses actions ne convenant pas toujours aux autochtones.
Une servante, quelque temps après le départ de Gaudemar pour la Terre Sainte, eut deux enfants. Alors elle cria haut et fort que ces deux jumeaux, fille et garçon, étaient le fruit de leurs amours.
A la mort de Gaudemar, elle revendiqua quelques droits.
Béatrice inflexible, ne voulut lui accorder quoique ce soit, et l’expulsa dans les bois du Pilat.
Là vivait une guérisseuse, elle-même chassée par Beatrice dans cette forêt très sauvage à l’époque
Toutes deux avaient des raisons pour maudire cette Chatelaine.
Et lorsqu’au cours d’un rude hiver les deux enfants de la servante moururent de froid et de dénutrition, elles propagèrent une légende.
Elles certifièrent que la Châtelaine avait tué les deux enfants pour les manger afin de garder une peau de pêche et une jeunesse éternelle.
Et comme à cette époque la mortalité infantile était monnaie courante, à chaque disparition d’enfant on l’accusait en la traitant d’ogresse.
Ses détracteurs bien entendu accentuèrent, et sa réputation fut ainsi faite.
Comme elle était pieuse et généreuse avec l’Eglise, les éminences la défendirent.
La rumeur prit fin
On enferma la servante dans un cachot.
Beatrice finit sa vie en sainte femme.
Mais dans mon esprit d’enfant j’imaginais les petits enfants mangés par cette châtelaine.
Je pleurais abondement dans les bras de ma grand-mère, qui alors me consolait.
Aujourd’hui après quelques recherches, j’ai appris qu’il existe une hypothèse plus normale.
Dans un contrat écrit du 13°siècle, il serait mentionné, que Béatrice était tutrice, ce qui aurait été traduit par...Tuerie. Il a dû suffire de quelques autres défectueuses traductions, pour faire naitre une légende qui convenait à ses opposants.
Elle n’était peut-être pas très sympathique et il a suffi de mots, maudits-mots pour qu’aujourd’hui encore survive cette légende.
Et lorsque je passe derrière les remparts de ce château, j’imagine cette ogresse, et ma foi, j’ai un peu froid dans le dos.