l'âme soeur
C’est un sans malice, sans surprise, droit dans ses bottes qui va son chemin d’homme simple
Mais il se turlupine, la ferme c’est bien joli, les vaches qu’il trait amoureusement, les marguerittes dont il renifle l’odeur couché dans le foin, Médor, avec qui il a tissé des liens complices, tout cela oui, mais une chose commence à lui manquer
L’amour !
Ce dimanche matin, devant la glace de sa modeste salle d'eau, plissant le col de sa chemise, lissant ses cheveux, remontant sa moustache, il prend une décision
Il va s’inscrire sur un site de rencontre pour trouver l’âme sœur.
Il s’imagine pouvoir être enfin heureux,
Il en a assez des boites de conserves qui lui chatouille l’estomac ,des soirées seul devant l'écran
C‘est bien connu, il le dise à la télé, avec le site « ACCORDAILLES » on trouve facilement chaussure à son pied
Oui, il y croit déjà à cette heureuse conclusion. Il se voit fumant la pipe à la fenêtre tandis que sa belle prépare le repas tout en surveillant aussi des marmots, pourquoi pas?
Après la messe il ne s’attarde pas au bistrot du coin, il emprunte derechef le sentier qui fait raccourci pour arriver au plus vite chez lui.
Sur la toile cirée il pose son petit ordinateur, et à l’aide de son pote Gogole, il cherche, cherche, glissant ses doigts maladroits sur un clavier qui n’en peut mais
Enfin voici qu’il trouve, qu’il s’inscrit…
Quelques jours plus tard, une réponse…
A vrai dire tout semble bien chez cette candidate,
Après mains mels emberlificotés , rendez-vous est pris :
C’est dans la petite ville de Tr. située à 20 KLM ,
devant le parking du super marché que la rencontre aura lieu.
Il arrive, cravaté, parfumé, un œillet convenu glissé à la boutonnière,
et là, oh surprise que voit-il ?
La Jeanne sa voisine, avec elle aussi un œillet .
la Jeanne, celle qu'il abhorre depuis l’enfance, une faiseuse d’embarras, maigrichonne embarrassée et moche de plus est.
il regrette alors de n’avoir pas échangé de photos. C’était une entente tacite entre eux !
Il ne fait ni une ni deux,
Il s’avance sourire aux lèvres, tandis que ses neurones cogitent à mille à l’heure
Vite -vu vite-fait-
il conjecture sur la fortune de la Jeanne, cette immense superficie de terre devenue bio, ce bois des alouettes, ces 50 bêtes , cet étang poissonneux, sans compter les fromages de ses nombreux caprins ,
Pas d’hésitation,
Il se sacrifie sur l’autel de la raison, renonce au grand amour,
qui lui semble devenu soudainement un vain un caprice,
Il la demande en mariage.
ils furent......
avec beaucoup...
je vous laisse deviner la suite à votre convenance....