Scène à la campagne
mardi poésie trheme La Campagne
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Un ciel serein, de la joie partout dans cette campagne verdoyante loin des soucis citadins.
Sur la berge de cette avenante rivière aux eaux fraîches,des adolescents, garçons et filles, se dorent au soleil. Peu importe leur «capital soleil », peut être certains regretteront plus tard, mais aujourd’hui ils ont la vie devant eux !
Au dessus de la plagette, une chute d’eau assez haute anime la scène.
Elle est batie sur une digue en grosses pierres, qui sert de tremplin pour les plongeons intempestifs ,dont les éclats agacent les plus âgés perdus dans la lecture.
Chaperons, ici à leur corps défendant, retenus pour surveiller toute cette joyeuse bande d’écoliers venus pour s’en donner à cœur joie..
Cette crique , aux généreuses dimensions, est assez profonde et l’ on peut y admirer des dos crawlés à la Johny Weissmuller et des brasses coulées Esther Williams.
Quelques jeunes enfants cependant sont ceints d’ une bouée faite d’un pneu de camion. Ils sont un peu la risée de tous ces champions moqueurs.
Tout ceci dans une ambiance de rire et de cris.
Un peu plus loin, au dessus, une butte avec des arbres centenaires procurant un agréable ombrage, on entrevoit des couples, jeunes et moins jeunes, venus se rafraîchir eux aussi .
Ils profitent du spectacle, indulgents et bienveillants à toute cette jeunesse.
Soudain un cri d’horreur résonne, un jeune garçon se noie. Il apparaît les bras en l’air puis disparait à nouveau, à l’endroit où précisément, d’habitude personne ne s’approche, car on sait qu’il y a un trou aspirant.
Les baigneurs qui sautaient il y a quelques minutes sont tous paralysés de frayeur.
Le pauvre garçon s’affole visiblement de plus belle.
Alors, une femme, dans la trentaine environ, descend en courant de l’ombre protectrice, et se jette résolument à l’eau.
Elle fonce vers le jeune babouin et le prend dans ses bras. Celui-ci dans son affolement s’agrippe à elle, l’entraine alors dans le trou. On les voit plusieurs fois remonter descendre, cela semble durer des heures…
Heureusement, après cette courte paralysie-spectatrice, les réactions se font et plusieurs adultes se précipitent à leur tour lançant, qui un corde, qui une branche rapidement coupée.
On les ramène sur la plage, ils sont sains et saufs.
Des initiés, amateurs sans doute, pratiquent un semblant de bouche à bouche ce qui fait dégurgiter l’eau absorbée par le garconnet et la courageuse naïade
Les secours prévenus, on ne sait comment arrivent, mais ils n’ont plus qu’à réconforter les deux accidentés, qui tremblent encore d’émotion.
Cette scène je l’ai vécue, je faisais partie des écoliers inconscients, la femme c’était ma mère.
C’était dans le milieu des années 40