Sur le vif du tourniquet
L’air est légèrement parfumé des dernières giroflées.
Une brise agréable active langoureusement le hamac où je rêvasse tout en
lisant et relisant les souvenirs entomologiques de JH Fabre.
Un somme digestif tente de s’installer, mais je résiste.
Je me mets sur le ventre les bras croisés, et à travers le filet je contemple le gazon fraîchement raccourci.
Je tourne, me retourne, puis enfin je bigle vers le petit bassin où les libellules s’en donnent à cœur joie en une danse légère , aérienne comme des notes de musique, et qui n’a rien de commun avec le vol du Bourdon .
Et voilà que cette petite barbotière où les oiseaux s’abreuvent assidûment semble être agitée.
Non ce n’est pas la maigrichonne cascade qui fait de tels remous.
Mon regard s’aiguise et j’aperçois un gyrin qui s’agite.
Il nage avec bravoure, allant dans tout les sens, il virevolte, tourbillonne, formant des arabesques.
Il est majestueusement noir et ses quadruples yeux m’impressionnent.
C’est bien lui ce coléoptère qui m’intriguait tant dans mon enfance,
lui dont je saisi le sens du vocable, aujourd’hui , sous mes yeux écarquillés d’aise.
C’est une Gyrin-Tourniquet.