Essentielles
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6 heures la sonnerie nasillarde du téléphone portable se fait entendre
Céline ouvre un œil, les pensées encore dans ses rêves, le corps fourbu : elle n a pas eu le temps de récupérer.
Une journée marathon l’attend comme toutes celles de la semaine.
Elle se lève de mauvais pied, mais un saut sous la douche la remet sur le bon.
Les enfants, engloutis sous la couette ne veulent pas non plus sortir de leur léthargie .Elle invente encore comme chaque jour, de nouveaux stratagèmes pour les inciter à pointer le bout de leur nez . Ce matin elle leur annonce que les chocos qu’ils aiment tant les attendent en se chauffant dans le four, tant pis pour eux si ils tardent : ils les dégusteront brulés !
La réaction est immédiate avec des youpis . L’ambiance est donnée, la suite ira sans encombres.
7 heures 30 départ de tous les occupants de la maisonnée.
L’école n’a pas encore ouvert ses portes, des minutes à attendre. Patience, Céline garde son calme.
Un coup de sifflet, et voilà les rejetons entre bonnes mains.
7 h 45 Le métro, juste à temps ,
Puis le bureau lui ouvre ses portes. Cohortes de gracieux, de mal-gracieux bonjours, Elle répond, en souriant, et se presse dans son antre..
Un chef manipulateur l’accueille. Il est tout mielleux. Bon il va falloir lui jouer les finaudes pour éviter ses débordements.
Le matin file à tout allure entre le téléphone, les mails, les clients, les ordres et les emmerdes.
Midi ouf, un déjeuner entre copines ? Que nenni, elle doit faire ses achats pour le renouvellement de l’intendance familiale.
L’après midi, après un petit moka pris sur le pousse, même rengaine, mais le boss n’est pas là, elle respire un peu.
17 heures une course infernale pour arriver à temps à la sortie de l’école. Ben un œil en compote, il s’est battu…
Allons voir la responsable …
Les heures s’allongent.
Enfin vers 18 h30 , L' arrivée à la maison : toilettes, devoirs, écoute patiente et compréhensive, le tout débouchant sur l’heure du repas.
Voici que 21 heures sonnent à l’horloge héritée de grand-mère, où les heures ont gardé la même longueur, mais bien plus paisibles passantes
Céline n’a plus exactement qu’ une heure, avant l’arrivée de son cher et tendre, lui aussi soumis, -mais beaucoup plus éloigné geographiquement- au même rythme.
Une heure où enfin elle va profiter de l’instant présent…
Elle a fait couler un bain aux huiles essentielles.
Et c’est un moment d’infinie plénitude, où le temps ne veut plus rien dire…….